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R comme Rendre à la terre : les innombrables bienfaits du paillage et du broyage

Ce mois-ci, le CPIE du Haut-Languedoc vous dit tout sur ce qu’on peut faire du broyat.

De nos jours, les quantités de « déchets verts » ne cessent d’augmenter. Il est interdit de brûler en raison des risques sanitaires et environnementaux (particules fines, gaz à effet de serre). Le transport et le traitement coûtent de plus en plus cher et polluent. Les sols s’appauvrissent car les résidus végétaux n’y retournent plus.

Le broyage des déchets végétaux est une technique intéressante sur le plan écologique et économique. Nul besoin de les brûler ou de les évacuer vers une déchèterie, broyer permet de réduire le volume de moitié des « déchets » verts issus des travaux de jardinage (brindilles, branches, feuilles coriaces et autres restes de taille..) qui pourront être utilisés au jardin sous forme de paillage ou compost.

Quelques définitions

DÉCHETS VERTS :

Ce sont les branches issues de l’élagage des arbres les tailles courtes (arbustes, etc.) les tontes de gazon les feuilles mortes les herbes et broussailles les fleurs et les feuilles fanées…

BROYAT ET BRF :

Le terme «BRF» (bois raméal fragmenté) est souvent employé à tort pour parler du broyat. Le BRF est une catégorie particulière de broyat de branches, constitué de bois vert, plus riche en nutriments (contenant encore beaucoup de sève) de petit diamètre, découpé en copeaux de quelques cm3. Quand le broyat est sec, ce n’est plus du BRF. Il est plus pauvre en nutriments et en azote.

COMPOSTAGE :

Processus de dégradation des déchets organiques opéré par des micro et macro-organismes, en présence d’oxygène (aérobie) qui permet d’ obtenir du compost (amendement organique).

PAILLAGE :

Technique imitant la nature consistant à couvrir le sol de résidus végétaux (tonte, broyats divers, feuilles…) ou de matières non biodégradables (minérales, artificielles) comme les billes de terre cuite, la pouzzolane…

Savez-vous que votre Communauté de communes peut vous prêter, gratuitement, pendant une semaine, un broyeur, qui vous permettra de fabriquer votre broyat de bois ?

En effet, la Communauté de communes s’est équipée de plusieurs broyeurs portatifs (modèles thermiques ou électriques).Ces appareils vous sont prêtés après signature d’une convention d’utilisation et le dépôt d’un chèque de caution. Les broyeurs sont mobiles et transportables dans le coffre d’un véhicule. Il vous suffit ensuite de nous les ramener dans leur état initial. Ils sont mis à votre disposition pour des périodes limitées à 7 jours courants, mais pour des prêts renouvelables dans l’année, dans la mesure de la disponibilité des appareils.

Pour toute question complémentaire, le service Développement Durable/Déchets répond à toutes vos interrogations.
04 67 97 90 30 tri.prevention@cdcmc.fr

Broyat et paillage : les alliés du jardinier

Le broyat en compostage

Pour leur permettre de décomposer la matière organique, les micro-organismes ont besoin d’une nourriture équilibrée qui se compose :

– de matières azotées : les déchets verts, mous ou humides ;

– et de matières carbonées : les déchets bruns, durs ou secs.

Le broyat va donc apporter cette part carbonée qui va se combiner à l’azote, faute de quoi cet azote en excès peut s’échapper sous forme de gaz (ammoniac, dioxyde d’azote) voire de nitrates dissous dans l’eau de ruissellement.

Sur toutes les aires de compostage collectif installées sur le territoire de la Communauté de communes, du broyat est à disposition des utilisateurs. Il est indispensable en mélange pour composter les déchets de cuisine puisqu’il va permettre l’apport de carbone.

Mais il permet également l’absorption de l’humidité en excès.

Déposé sur les déchets de cuisine, il limite les nuisances comme les éclosions de moucherons en surface.

Et enfin, cet enchevêtrement des fibres permet une aération du compost sans effort.

Dans un composteur individuel, le volume de déchets de cuisine est plus faible et l’important est avant tout de faire simple, avec ce que l’on a sous la main. L’apport carboné pourra être constitué de feuilles sèches, de paille, de petits branchages coupés, de sciure ou copeaux, de carton, de boîtes d’œufs…

Le broyat en paillis

Pailler avec du broyat permet un retour de la matière organique au sol, avec de nombreux bienfaits :

þ En couvrant le sol nu, le paillis protège physiquement le sol toute l’année (du froid, du gel, des fortes précipitations, de l’érosion par le vent et du dessèchement par le soleil…)

þ Il nourrit et améliore la structure du sol par sa décomposition progressive. Dans un temps plus ou moins longs selon le type de copeaux de bois, sa dégradation va créer de l’humus et de la fertilité, même dans un sol ingrat.

þ Il stimule la vie du sol et favorise l’apparition de champignons pouvant entrer en mycorhize avec les racines des plantes. Il permet le développement de l’activité biologique et de la biodiversité.

þ Il assouplit la terre par le biais de toute la micro-faune qui vit dessous et permet de créer de nouvelles parcelles (potager ou massif) sans bêchage

þ Réduction des besoins en arrosage par le maintien de l’humidité

þ En couche épaisse, il limite la pousse d’herbes indésirables

þ Il met en valeur esthétiquement, des plantations ou des cheminements, surtout si on mêle différentes essences de copeaux de bois.

! Le paillage peut aussi être réalisé avec des végétaux qu’il n’est pas nécessaire de broyer: tontes sèches, feuilles sèches, etc.

pailler avec ce qu’on a sur place

Quand utiliser le broyat en paillage ?

þ Au printemps, ne pas pailler un sol gelé ou très humide. Il vaut mieux attendre une dizaine de jours après la plantation de jeunes plants, pour leur laisser le temps de se développer davantage et être plus résistants aux éventuelles attaques de ravageurs (limaces, rongeurs…)

þ En été pour limiter l’évaporation.

þ En automne, sur un sol encore chaud, pour le protéger du froid de l’hiver.

paillage en feuille pour préparer la parcelle au potager

Comment pailler ?

þ Préparer le sol en le grattant un peu et en désherbant manuellement ou mécaniquement (y compris racines et rhizomes). On peut découper et laisser sur place les végétaux arrachés s’ils ne sont pas montés en graines.

þ Une épaisseur de broyat de 5 cm est l’usage, mais on peut s’arrêter à 2-3 cm si les matières sont riches en lignine ou humides (pour éviter les fermentations anaérobies), ou aller jusqu’à 10-15 cm si les matières sont plutôt cellulosiques et sèches.

þ Éviter de couvrir le collet des plantes (partie intermédiaire entre les racines et la tige qui sort du sol).

þ Ne pas tasser le paillis. Il faut que l’air et l’eau puissent le traverser.

þ Arroser avant et après le paillage, si le sol est sec…

þ Arroser avant et après le paillage, si le sol est sec…

Les animaux sont naturellement attirés sous les paillis car il y fait bon et humide. Si limaces et escargots posent problème (potager….), on peut les repousser avec des aiguilles de pin ou des brisures de coquilles d’œufs.

þ Ne pas hésiter à mélanger les broyats d’essences différentes et à varier les paillages d’une année à l’autre, même des broyats d’espèces considérées comme problématiques du fait de leur teneur en résine comme les conifères, ou en tanins comme certains feuillus.

Certaines espèces peuvent avoir des effets toxiques ou irritants pour l’homme ou les animaux, comme les lauriers roses, ficus, agaves…, mais pas pour les végétaux ! On peut donc tout à fait les utiliser en paillage.


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