Depuis fin 2024, la Ressourcerie de Bédarieux assure une permanence de collecte à la déchèterie de Julio le 1er vendredi du mois. Vous pouvez déposer vos objets en bon état, pour qu’ils puissent bénéficier à d’autres à petits prix, plutôt que d’être jetés à la déchèterie. La Ressourcerie des Hauts-Cantons récupère des objets, qu’elle met ensuite à la vente dans sa boutique de Bédarieux : Bon Déb’. Sous forme associative, cet équipement emploie plusieurs salariés, grâce à ce modèle d’économie sociale et solidaire. On a rencontré pour Objectif R, sa directrice, Marie NATHALIS.
Ange TOE, Communauté de communes du Minervois au Caroux
Objectif R : Depuis quand existe la Ressourcerie? Quel était votre but ?
Marie NATHALIS : L’association a été créé il y a plus de 10 ans maintenant, malheureusement les membres fondateurs n’en font plus parti actuellement. Le but était vraiment une volonté de quelques personnes dans un garage de créer un lieu qui évite de générer du déchet et de réemployer des objets qui auraient fini leur vie en déchèterie.
Moi je suis arrivée à la ressourcerie il y a 3 ans.
ObjR : Combien de clients accueillez-vous chaque jour ?
MN : Cela dépend des périodes. Entre 150 et 500 personnes par jours. Pendant la les fêtes de fin d’année nous pouvons accueillir jusqu’à 1500 visiteurs par semaine. Pour les passages en caisse toujours selon les périodes on compte environ 800 jusqu’à 1100 encaissements par semaine.






ObjR : Vous travaillez en équipe, combien êtes-vous ? Comment êtes-vous organisé ?
MN : Nous sommes 7 salariés, tous en emploi pérenne (CDI), pour l’accueil, la vente, la gestion des stocks… un conseil d’administration (donc, des bénévoles, non rémunérés) qui va gérer les grands axes.
ObjR : Faites-vous de la réparation et/ou du détournement d’objets (si non est-ce en projet ?)
MN : Malheureusement non. C’est notre limite, à 7 nous ne sommes vraiment pas assez nombreux. C’est ce qui nous différencie de la plupart des ressourceries qui fonctionnent en chantier d’insertion qui pourront avoir beaucoup plus de salariés. C’est un de nos regrets mais on peut retrouver ces compétences chez nos bénévoles. L’un d’eux, là depuis le début, répare les vélos. C’est grâce à lui que nous pouvons avoir des vélos à la vente.
On espère recruter d’autres bénévoles spécialisés qui pourraient faire de la réparation, transformer car nous avons beaucoup de matière première.
En interne, nous n’avons ni la compétence ni le temps puisque l’équipe gère le quotidien, le tout-venant. C’est une compétence qu’on recherche chez nos bénévoles.
ObjR : Quels sont les dons que vous recevez ? Qu’est ce qui ressort le plus ?
MN : Nous avons collecté 171 tonnes de matières dont 73% ont été mises en vente et 20% orientées vers des filières de recyclage (textile, électro, carton). Les textiles, c’est vraiment ce qui revient le plus. On en reçoit énormément et les ventes représentent plus de 37% de notre chiffre d’affaire annuel.
ObjR : Si on veut faire un don à la ressourcerie d’un meuble qu’on a chez soi comment ça se passe, vous venez le chercher ?
MN : Tout dépend du meuble, nos réserves sont vite pleines, malgré nos 1200m² dont 500m² de surface de vente. Notre but est de pouvoir remettre tout de suite en circulation, puisque nous ne réparons pas encore. Nous récupérons 170 tonnes d’objets, meubles et textiles pour 73% réemployés. On peut se déplacer sur des zones réduites à maximum 20 minutes de trajets encore une fois à cause du manque de personnel. Nous pouvons donc aller jusqu’à Olargues, pour plusieurs meubles.
ObjR : Vous faites aussi des permanences à la déchèterie de Julio tout le premier vendredi du mois. ? De quel type ? Quels volumes ? Avez-vous une idée des tonnages détournés (depuis le début) ?
MN : Lors de la dernière permanence, le camion est revenu à moitié plein, c’est très satisfaisant. Ça commence à se savoir, dans la vallée. Nous n’avons encore jamais pesé les retours, c’est quelque chose qu’on pourrait faire à l’arrivée du camion.
ObjR : Avez-vous en projet d’étendre votre partenariat de collecte avec Trifyl et la Comcom à la déchèterie de St-Pons.
MN : A l’heure actuelle, ça fait un peu loin pour nous. A [la déchèterie de] Julio, c’est toujours un bénévole qui y va, mais il est tout seul, pour éviter de monopoliser un employé sur toute une matinée. S’il y a des personnes de ce secteur qui souhaitent devenir bénévole, ce serait avec grand plaisir. Il suffit d’adhérer à l’association pour pouvoir assurer et conduire le camion. Nous aimerions pouvoir couvrir le secteur jusqu’à Saint-Pons. On pourrait par exemple faire les permanences à Julio le matin et à Fonclare l’après-midi.
ObjR : Si on veut, comme vous, ouvrir une ressourcerie, comment s’y prendre, par où commencer ?
MN : Tout dépend d’où vient l’initiative, si elle est publique ou privée. Çà peut-être un projet porté par une collectivité ou – comme à la ressourcerie des hauts cantons – ou essentiellement associatif, ou les deux.
Il y a un réseau national, qui va pouvoir conseiller, qui propose une formation sur la gestion d’une ressourcerie.
Il y a vraiment du besoin, en termes de récupération et socialement, il est important pour nous de pouvoir proposer de l’équipement à petit prix.

Permanence à la déchèterie de Julio
Ressourcerie des Hauts-Cantons
Prochaines dates, de 10h à 12h
4 juillet
1er août
5 septembre
3 octobre
7 novembre
5 décembre
9 janvier
6 février
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