Animaux et végétaux, ces précieux alliés contribuent activement au développement harmonieux de nos plantations. Ils protègent ou favorisent nos cultures face aux ravageurs qui causent des dégâts.
Soutenir l’installation pérenne dans notre jardin de certains arthropodes et des annélides, petits mammifères, amphibiens et reptiles, en leur offrant le gîte et le couvert avant l’hiver, nous assure de leur présence active dès le retour du printemps.
Odile FLEURY, Aphyllante Environnement
Qui sont donc ces petites bêtes qui s’affairent, bien souvent à notre insu, sous nos pieds, au sol et dans les airs ?
Quelques- unes sont très connues, telle la célèbre coccinelle, d’autres, plus discrets méritent pourtant notre attention comme le curieux staphylin…
Dans la nature, comme dans un jardin biologique, tout est question d’équilibre ! Chaque ravageur a souvent plusieurs ennemis naturels à proximité ce qui produit un équilibre entre les différentes populations d’un écosystème commun.
Parmi les auxiliaires, l’on distingue :
Staphylin odorant ou « diable »
- Les prédateurs : chasseurs d’insectes ou de mollusques, ils sont spécialisés (coccinelles) ou généralistes (larves de chrysopes, staphylins…).
- Les parasitoïdes : ils régulent les ravageurs.Ils pondent un ou plusieurs œufs (guêpes) dans ou sur leur Hôte (œuf ou larve) que leurs larves vont dévorer.
- Les pollinisateurs : ils participent à la formation des fruits (donc des graines) grâce au transport du pollen de fleurs en fleurs (abeilles, bourdons, mouches, coléoptères, papillons…).
- Les décomposeurs ou recycleurs : ils transforment la matière organique morte (animale ou végétale) en substances assimilables par les bactéries et les champignons (donc par les plantes). Certains se nourrissent d’excréments (bousiers, asticots), d’autres de proies mortes (lithobie) ou encore de végétaux morts et pourrissants (cloportes).
Fini les intrants chimiques et vive la biodiversité !
La première mesure à appliquer est d’éviter tout apport de produits artificiels (pesticides, engrais de synthèse) dans l’entretien et les soins du jardin. Privilégier les préparations à base de plantes (purin d’orties, décoctions et/ ou infusions, prêle, consoude…).
Veiller à maintenir la flore locale sauvage (pâquerettes, pissenlits, renoncules…) et introduire des espèces mellifères dont le nectar et le pollen seront des apports nourriciers propices au nourrissage des pollinisateurs (phacélie, bleuets des champs, marguerites…).
Choisissez aussi des plantes favorites des auxiliaires que vous souhaitez voir évoluer dans votre jardin et réguler son équilibre écologique.
Plantez des végétaux auxiliaires, des fleurs, des aromates, des légumes, des fruitiers et surtout diversifiez les cultures !
Le lierre grimpant qui fleuri tardivement nourrira de nombreux insectes à l’automne et ses baies régaleront les oiseaux l’hiver.
D’autres plantes, arbustes et arbres seront également nourriciers pour nos auxiliaires durant l’automne et les mois hivernaux : mercuriale, bourdaine, cynorhodon, arbousier…
En automne, pensez à planter des plantes à bulbes et/ ou précoces (jacinthes, muscaris, anémones, crocus…).
Des abris « au naturel » à l’automne pour les auxiliaires et leur progéniture :
Voici quelques suggestions faciles à mettre en œuvre pour offrir à nos petits amis un terrain propice à la reproduction et la nidification.
- Éviter les tontes d’herbe rases, préférer la fauche et privilégier un tapis d’herbe spontanée -haute de 10/ 12 centimètres-, refuge pour de nombreux insectes, en particulier les carabes.
- Garder au moins une bande enherbée.
- Ne pas labourer le sol. Pratiquer, si nécessaire, un léger retournement à la grelinette.
- Pailler le sol, laisser les feuilles mortes, cela protège le sol du froid et permet d’accueillir de nombreuses larves d’insectes et nourrir les décomposeurs donc la terre du jardin.
- Ne pas brûler les végétaux, les broyer, les composter.
- Pratiquer le compostage, en tas ou en composteur.
- Prévoir des tas de feuilles mortes, d’écorces et de bois qui fournissent également des habitats pour de précieux auxiliaires.
- Des tiges creuses de végétaux laissées au sol attireront les coccinelles.
- Un tas de terre sableuse servira de terrain aux terriers de bourdons et abeilles sauvages.
- Un talus et des tiges creuses de certains végétaux (berce, roseau, bambou…) pourront aussi voir s’installer des abeilles sauvages.
- Un tas de pierres ou un muret, des briques creuses ou des tuiles retournées feront l’affaire de petits reptiles (lézards, orvets…).
Quelques mesures supplémentaires augmenteront nos chance de voir résider nos auxiliaires dans nos jardins :
- Une haie composite (diversifiée) est idéale pour offrir gîte et couvert à nos amis les auxiliaires : micro- faune du sol, petits mammifères , arthropodes, oiseaux, à chacun son étage !
- Créer une spirale à insectes, structure en pierres sèches montée en forme de spirale qui emmagasine la chaleur. On y cultive des plantes aromatiques et nectarifères.
- Aménager un point d’eau, une mare ou un petit bassin, pour les amphibiens (grenouilles, crapauds…) mais aussi la ponte des libellules et/ ou un petit abreuvoir accessible au mammifères et aux oiseaux.
- Installer des mangeoires pour les oiseaux, des nichoirs (hors de portée des prédateurs).
- Fabriquer un abri pour les chauves- souris.
- Poser un petit hôtel à insectes, à l’abri du vent et de l’humidité (les grands attirent les prédateurs).
- Une grange/ remise/ un abri de jardin accessible aux oiseaux et chauves- souris (ouverture dans une porte, fenêtre…) leur fournira un hébergement hivernal.
Quelques repères :
Auxiliaires | Rôles et alimentation | Habitats |
Annélides – Vers de terre- | Brassage et oxygénation du sous- sol, fabrication de terres grumeleuses. Terreau de végétaux décomposés | Sous- sol (humidité, obscurité), compost |
Collemboles | Décomposeurs : recyclage, humus Végétaux en décomposition | Sol, feuilles mortes, paillage, compost, humus, sous- sol. |
Cloportes | Décomposeurs des bois morts. | Vieilles souches, feuilles mortes, compost. Bois morts |
Larves de cétoines (adultes = pollinisateurs) | Décomposeur: végétaux morts et en décomposition | Humus, compost |
Bousiers | Fertilisateur. Excréments | Larves dans une boule d’excréments, enterrée dans un terrier dans le sol |
Lithobies | Prédateurs nocturnes : proies variées à la surface du sol, entre les pierres et dans les fissures | Pierres, branches mortes, compost |
Carabes (scarabées) | Prédateurs : chenilles (carpocapses), larves de taupin, limaces, pucerons, escargots, vers | Herbe haute, paillage, feuilles mortes, vieilles souches, bois mort |
Forficules | Prédateurs : insectes, mollusques (limaces, escargots) + fruits, fleurs | Sol, Paillage, feuilles mortes |
Staphylins | Prédateurs : chenilles, œufs de mollusques, pucerons, nématodes, acariens… | Pierres, amas de bois, haies, compost |
Punaises- Gendarmes | Prédateurs : insectes nuisibles aux cultures (pucerons, cochenilles…) | Au pieds des arbustes, entassés sous les feuilles mortes… Procure chaleur aux racines. |
Araignées épeire, thomise… | Prédateurs : insectes et autres (acariens, petits mollusques…) | Murets, entre des pierres, sous une feuille morte, toile à l’abri du froid l’hiver. Autres saisons : + herbe haute, sol et sous- sol, arbres et arbustes, plantes diverses selon les espèces. |
Grandes sauterelles | Prédateurs : mouches, chenilles, larves de doryphores | Herbe haute, prairie et bords de chemins. Larves dans le sol en hiver |
Coccinelles | Prédateurs : pucerons | Tas de feuilles mortes, murs en pierres sèches, arbres et arbustes à feuillage persistant. Tiges creuses. Plantes hôtes des proies : orties, sureau, fenouil… |
Larves de chrysopes | Prédateurs : pucerons, aleurodes thrips, psylles, acariens, cochenilles… | Murets en pierre, dessous de fenêtres |
Larves de syrphes (mouche) (adultes = pollinisateurs) | Prédateurs : pucerons (cendré du choux…) | Tas de feuilles, de bois, vieux murs (cavités), lierre |
Micro guêpes parasitoïdes : ichneumons | Prédateurs : pucerons, chenilles (piéride du choux), cochenilles, mouches à fruits, sirex… | Hibernent cachés sous des écorces ou des arbres tombés |
Abeilles sauvages Bourdons, volucelles (mouches) | Pollinisateurs | Talus (terriers), prairie, sous- sol tiges végétales creuses, tronc d’arbres creux, interstices de murs en pierres |
Petits reptiles Lézards, orvets | Prédateurs : insectes, mollusques, petits mammifères (musaraigne…) | Tas de pierres, murets, tas de bois, petits bâtis |
Amphibiens, crapauds, grenouilles… | Prédateurs : insectes, mollusques… | Sols humides, feuilles mortes, herbe haute, mare |
Hérissons | Prédateurs : insectes, mollusques | Tas de bois, feuilles mortes, abri de jardin |
Chauves souris, Pipistrelle commune | Prédateurs nocturnes, insectes volants (moustiques…) | Anfractuosités de roches, intérieur de bâtis sous toitures |
Oiseaux Mésanges, rouge gorge… | Prédateurs : insectes, chenilles… Mésange charbonnière friande de chenilles processionnaires | Arbres, arbustes, haies, broussailles, granges, dessous de toitures, petits bâtis… |
De nombreuses ressources sont disponibles en ligne
- Tutoriels sur youtube, infos et fiches pratiques sur www.arthropologia.org
- Pour les oiseaux : www.lpo.fr
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