Du 10 au 12 mai 2024 se tiendra à Félines-Minervois, la 9e édition de Jours de Bulles. Ce festival, qui accueille des centaines de spectateurs chaque année, a retenu notre attention. Au-delà de la qualité de la programmation artistique, l’implication écoresponsable des organisateurs et des bénévoles présents sur le site tout au long de la manifestation, fait de cet événement, un exemple à suivre. Nous avons rencontré Mathieu Maisonneuve, des Ateliers du Vivant, structure associative de développement artistique et culturel organisatrice de Jours de Bulles.
Odile FLEURY, Aphyllante Environnement
Odile FLEURY : Si vous deviez nous décrire les coulisses de Jours de Bulles en quelques mots ?
Mathieu MAISONNEUVE : Le festival, c’est un an d’anticipation chaque année, des dizaines de bénévoles, le soutien de la municipalité de Félines-Minervois, de la Communauté de communes du Minervois au Caroux et de la DRAC, pour une manifestation où les spectacles sont à prix libre, au chapeau, de sorte que des personnes qui ne viendraient pas si c’était payant puissent aussi accéder à ces représentations ce qui est très important pour nous, créer cette ouverture…
Et pour mettre en place des mesures éco- responsables, cela se réfléchi en amont et c’est avant tout une question d’humanité : l’éco- responsabilité c’est social !
Dès la première édition, gérée à l’origine par la Farouche Compagnie (structure partenaire dédiée au théâtre), nous avons organisé le tri des déchets puis poursuivi notre réflexion chaque année de façon à être en cohérence avec notre état d’esprit, nos valeurs…
Cette démarche développe du lien et des partenariats avec les habitants de Félines et différentes structures du territoire.
OF : Quand on parle d’éco-responsabilité, on pense évidemment à la gestion de déchets. Matériellement, comment gérez-vous les déchets du public qui fréquente le village durant ces 3 jours ?
MM : Pour inciter au tri et au compostage, un pôle propreté du site et gestion des déchets et des toilettes est organisé. Il consiste à mettre en place le tri sélectif, veiller à la bonne tenue des bacs, gérer les déchets post événement. Également dans ses missions : s’assurer de la propreté du site et de la bonne tenue des toilettes (une vérification toutes les heures). Nouveauté cette année sur le site, l’installation de toilettes sèches, fabriquées par l’équipe de bénévoles.
Trois bacs assortis d’une signalétique permettent le tri sélectif des déchets sur site lors du festival et les bénévoles, plus de 40 personnes au plus fort du festival, veillent au respect des consignes.
Les déchets organiques récoltés sont compostés et les habitants du village apprécient de retrouver le lieu propre, en bon état.
OF : Côté cuisine, comment ça se passe ?
MM : On a fait le choix d’une vaisselle lavable et réutilisée. Un poste de lavage en extérieur permet à tout un chacun de nettoyer sa vaisselle : il comprend un point d’eau et trois bacs (1 eau savonneuse, 2 rinçages).
Ces pratiques responsabilisent le public du festival qui « joue le jeu » dans une ambiance détendue.
En cuisine, un lave-vaisselle est à disposition de l’équipe, ce qui permet d’optimiser l’usage de l’eau.
Assiettes, verres et couverts sont prêtés par la commune de Félines Minervois. De plus, les Ateliers du vivant se sont associés avec la municipalité et le Foyer rural pour faire fabriquer des écocups.
OF : Du côté de la restauration, ce n’est pas vous qui vous en chargez directement. Quelle attention particulière portez-vous à ce poste ?
MM : Cela a été variable au fil des ans…
A présent, les repas sont fournis par un traiteur qui vient de Bédarieux. Ils sont élaborés avec des produits locaux, de saison et bio. Il y a peu de viande et le plus important de ces repas (en nombre de participants), qui a lieu le samedi soir (servi à l’assiette), est végétarien. Les avis que nous recueillons en termes de satisfaction sont tout à fait positifs.
D’autre part, la Calendretta proche et l’association des parents d’élèves de l’école du village proposent, sur place, des gâteaux et des crêpes au bénéfice des écoles. Un « food-truck » complète le dispositif (le dimanche midi).
L’origine des boissons est aussi locale : jus de fruits du Somail, bière de Pardailhan, vins de Félines Minervois et « boisson maison » au gingembre.
OF : Sur la décoration du festival, on reconnait, quand on vient, un esprit particulier. Vous pouvez nous expliquer ?
MM : La signalétique et les panneaux d’information sont réalisés à partir de panneaux récupérés, donnés par des particuliers et sont également réutilisés d’année en année. Ceux qui sont en plastique, par exemple, viennent de dons de vignerons ; ceux qui sont en bois sont issus de têtes de lits ou de portes d’armoires, seul ajout : un peu peinture et de l’huile de coudes !
De même pour la décoration : imaginée avec des matériaux ou des objets de récupération, le choix est fait de la concevoir comme « légère ». En matière de décoration, nous n’avons pas de grosse installation. Des fanions colorés sont créés à partir de tissus inutilisés, avec également cette année des guirlandes de vêtements d’enfants usagés.
Nul besoin d’apports consuméristes pour créer une note festive !
OF : Et pour la communication, on fait comment pour rester éco-responsable ?
MM : Un « casse- tête » permanent qui demande de la disponibilité.
C’est complexe, il faut penser à un maximum de canaux numériques afin d’acquérir de la visibilité. Nous réduisons les impressions papier à une centaine d’affiches au total, en deux formats et 2 500 dépliants qui présentent le programme.
Les affiches sont imprimées par la commune et les Ateliers du vivant supportent le coût d’impression des flyers. Cela représente peu de tirages pour une telle manifestation et on s’efforce de développer des contacts via les radios et chaînes de télévision susceptibles de présenter le festival.
On en profite pour remercier Objectif R de participer à faire connaitre Jours de Bulles 😉
Et parce que dans eco-responsable, il y a responsable, il y a une nouveauté en ce sens cette année : la répartition des finances nécessaires au bon fonctionnement du festival sera affichée et consultable sur place. L’on y voit notamment que la participation du public est prépondérante et que la part la plus importante est dédiée aux spectacles.
« Ce à quoi nous tenons vraiment, aux Ateliers du vivant et à travers ce festival, c’est de développer cet état d’esprit de bienveillance, d’accès à la culture pour tous, de participation libre et de partage, de vivre ensemble ! »
Mathieu, mais aussi Sabrina, Anne, et tous les autres bénévoles des associations participants à l’organisation de Jours de Bulles, sont à retrouver du 10 au 12 mai 2024 à Félines.
Festival « Jours de Bulles », un événement éco- responsable : c’est à Félines Minervois, avec Les Ateliers du Vivant, vendredi 10, samedi 11 et dimanche 12 mai 2024, 9ème édition !
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