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R comme Réduire : Crèmes solaires, quels impacts sur la nature ?

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Sous ce soleil radieux, appliquer une crème solaire avant de s’exposer est un geste incontournable pour protéger notre peau des assauts du soleil ! Hélas, ce geste bien anodin n’est pas sans conséquence sur notre environnement. En effet, la star des plage est responsable d’une pollution invisible mettant en péril les écosystèmes aquatiques.

Karen SULTER, Centre Cebenna

Des chiffres fous !

Les crèmes solaires protègent, certes, mais elles polluent grandement. Et ce ne sont pas les 25 000 tonnes déversées chaque année dans les mers et océans qui pourraient dire le contraire ! Selon les scientifiques, 25% des ingrédients présents dans une crème solaire se libéreraient dans l’eau au bout de 20 minutes lors d’une baignade.

Quels impacts sur l’environnement ?

Ce sont les filtres UV qui sont pointés du doigt. Ils se répartissent en deux types : les filtres chimiques (ou organiques), qui absorbent les rayons UV, et les filtres minéraux, qui agissent comme un miroir réfléchissant ces mêmes rayons.

Non biodégradables, les filtres organiques : oxybenzone, octinoxate, octocrylène… persistent dans l’eau. Là, ils empêchent la photosynthèse vitale à de nombreux organismes aquatiques en bloquant les rayonnements solaires et entrainent la disparition de microalgues indispensables à beaucoup d’espèces et particulièrement aux coraux. Sans elles, ils blanchissent et meurent. Les chercheurs estiment que ces molécules menacent de blanchissement près de 10% des récifs coralliens de la planète. Il faut savoir que ces écosystèmes abritent à eux seuls 35% de la vie marine. D’ailleurs, En 2018, Hawaï a ainsi voté une loi interdisant la vente de produits solaires contenant de l’oxybenzone, de l’octocrylène, de l’octinoxate et certains parabens (conservateurs).

Underwater life. Coral reef, fish, colorful plants in ocean

© Freepik

Ces molécules sont aussi suspectées d’être cancérigènes et dangereuses pour la santé humaine. D’ailleurs, l’Agence nationale de sécurité sanitaire ANSES demande que l’octocrylène soit définitivement banni de la composition des crèmes solaires.

Les filtres minéraux, dioxyde de titane, oxyde de zinc, moins nocifs, peuvent tout de même entraîner des problèmes de croissance et de photosynthèse du plancton, des modifications du comportement des poissons, et également le blanchiment des coraux.

Alors que faire ?

Arrêter la crème solaire ? éviter de se baigner ?

Comment allier protection de notre peau et préservation des océans ?

Quelques solutions existent :

– Tout d’abord, évitez de vous exposer au soleil, aux heures les plus chaudes où l’ensoleillement est maximal.

Privilégiez l’ombre et une protection physique (tee-shirt…) qui vous protégeront des coups de soleils, mais aussi du vieillissement prématuré de la peau et des risques de cancers.

Bien entendu, il ne peut être question de se passer de crème solaire !

Abstenez-vous de vous badigeonner de crème immédiatement avant d’aller vous baigner, mais plutôt une demi-heure avant d’aller à l’eau, pour que la peau puisse en absorber une bonne partie.

Préférez des crèmes solaires résistantes à l’eau

– Optez plutôt pour des crèmes solaires certifiées bio (dont les filtres chimiques sont remplacés par des filtres minéraux, toujours moins nocifs pour l’environnement)

Certaines crèmes ont un label « protection de l’océan » : celui-ci ne garantit par une protection totale des écosystèmes car les analyses d’impact écotoxique n’ont été réalisées que sur certains organismes marins et pas sur l’ensemble mais c’est toujours mieux que rien !

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