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R comme Rendre à la terre : 11 astuces pour économiser l’eau au jardin

La ressource s’épuisant, il faut économiser l’eau partout. Certains départements comme les Pyrénées orientales ont mis en place des restrictions d’eau dès le mois de mars. Le manque de précipitations hivernales, condamnent les jardiniers amateurs à ne pas pouvoir arroser leurs jardins. Aussi, on vous propose 11 astuces pour mieux gérer l’eau au jardin, ou sur son balcon!

Séverine DELACROIX, CPIE du Haut-Languedoc

Astuce n°1 : Opter pour un récupérateur des eaux de pluie.

Acheté ou récupéré, quel que soit sa forme ou son volume, il permet de récolter la pluie qui tombe sur la toiture de la maison et dans les gouttières.

Si votre récupérateur n’a pas de couvercle, il faut penser à le fermer au moins avec un grillage de type moustiquaire pour que les animaux ne se noient pas.

Astuce n° 2 : Recycler l’eau

 Ne jetez plus l’eau de cuisine, en particulier celle de rinçage des légumes. Si vous employez peu de détergents et savon, ou du moins des produits écologiques, récupérez aussi l’eau de la salle de bain pour l’arrosage.

Astuce n°3 : poser un paillage autour des cultures

 

Si vous décidez de couvrir votre sol, vous allez limiter les pertes d’eau dues à l’évaporation. La mise en place d’un paillis végétal sur une épaisseur de 6 à 7 cm, permet de réguler la température et l’humidité du sol et par la même occasion, réduire l’arrosage des plantes. En paillant vos plantations, ce sont donc 40% d’eau en moins que vous consommerez. Une solution facile à mettre en place et surtout peu onéreuse.

À mesure des nettoyages de fin d’hiver ou des plantations, il faut tout pailler, afin de ne plus avoir de terre nue.

Dès mars, le nettoyage des vivaces et les tailles diverses fournissent le premier approvisionnement. Les résidus sont étalés sur le sol déjà désherbé et ameubli. En général, ce matériau suffit pour la première couche (5 à 7 cm) des massifs de vivaces et du potager. Mais avec l’arrivée des beaux jours, la terre digère vite ce paillis qu’il faut renouveler.

En mai, piocher dans la réserve de feuilles mortes amassée en novembre (tilleul, frêne, érables, charme, chêne..) : mélangées à l’herbe des premières tontes, elles fournissent un excellent matériau pour les légumes et les annuelles (8 à 10 cm d’épaisseur).

À partir de mai-juin, la difficulté est d’avoir un sol assez mouillé pour pailler. Attention de ne pas pailler sur un sol sec car cela conserve la sécheresse dans le sol.

En cas de sécheresse, il vaut mieux réduire la couche de paillis afin de laisser passer l’eau de pluie, plus rare.

Le paillis minéral est principalement d’ordre esthétique. 

Astuce n°4. Enrichissez le sol pour retenir l’humidité : apportez de la matière organique

 

Les terres drainantes comme le sable laissent filer l’eau vers les couches profondes et ne permettent pas d’alimenter les racines correctement. A contrario, plus un sol est riche, mieux il retient la fraîcheur et l’humidité.

Pour cela, ajoutez de la matière organique. Cela peut être du compost par exemple… …ou de la tourbe qui est un peu une éponge naturelle qui retient l’eau (idéalement, humidifiez la tourbe avant tout apport). Dans les 2 cas, l’eau restera plus longtemps dans la terre et il y aura moins besoin d’arrosage.

Une autre technique consiste à ajouter des B.R.F (Bois Raméaux Fragmentés) : ils stimulent l’activité des organismes du sol et augmentent la teneur en humus stable et donc, la capacité à retenir l’eau (jusqu’à 20 fois son poids). 

Astuce n°5 – Confectionner des cuvettes

Autour des nouvelles plantations, elles retiendront l’eau d’arrosage. Au potager, creusez des sillons entre les rangs afin d’arroser plus judicieusement.

Astuce n°6 : Acheter ou fabriquer votre oya®

https://www.mon-oya.fr/

L’oya® est un pot en terre cuite, enterré dans le sol entre les plantes. Rempli d’eau, la porosité de l’argile va permettre de s’infiltrer lentement jusqu’aux racines pour un arrosage ciblé et efficace. Les racines des plantes ne tirent l’eau du pot que lorsqu’elles en ont besoin, permettant ainsi une économie d’eau pouvant aller jusqu’à 70 %.

paillage et oya au milieu des salades

Et pour les ingénieux bricoleurs, il est possible de fabriquer son propre oya®:

Astuce n°7 : Optimiser la quantité d’eau distribuée

Pour limiter le ruissellement de l’eau au moment de l’arrosage, privilégier l’arrosage individuel : arrosoir, goutte-à-goutte, tuyaux microporeux, etc. Éviter les systèmes par aspersion.

L’eau se diffuse petit à petit. Vous pouvez partir en vacances en toute tranquillité.

Des liens pour fabriquer son système de goutte à goutte :

Avec une bouteille en plastique et un distributeur (sorte de tétine que l’on fixe sur le goulot de la bouteille en plastique:

Avec une bouteille en plastique :

 

Astuce n°8 : Arroser à bon escient

 

Arroser dès que les dernières traces d’humidité ont disparu à la surface du sol et, de manière plus urgente encore, lorsque que la terre commence à se fendiller. Arroser en soirée ou la nuit permet de diviser par deux les pertes par évaporation, et d’éviter les brûlures occasionnées sur les feuilles par les gouttelettes.

Il ne faut pas arroser le feuillage mais plutôt le pied des plants : la terre. Privilégier les arrosages quotidiens et légers, de préférence en diffusion lente pour que l’eau puisse bien pénétrer dans le sol.

Après un orage, gratter le sol pour évaluer précisément ce qui est tombé : une ondée laisse souvent la terre sèche sous le paillis, et ne dispense pas d’arroser

Attention, parfois, il est important de ne pas chercher à trop économiser l’eau au risque de tuer vos cultures. Par exemple, lors de la plantation d’arbustes, d’arbres ou de vivaces, il est nécessaire d’arroser correctement au moment de la plantation puis les deux premières années si le sol est trop sec. Il faut arroser en quantité mais pas trop souvent pour que l’eau pénètre bien dans le sol, cela favorise l’enracinement en profondeur. L’eau doit s’écouler lentement au niveau des racines en formant des cuvettes aux pieds des plantations.

Astuce n°9 Éviter les prélèvements d’eau inutiles

 

Lorsque l’eau se fait rare, inutile de la partager avec des «herbes indésirables». Le désherbage est conseillé lorsqu’il fait chaud et sec et que les réserves en eau s’amenuisent. N’hésitez donc pas à sarcler les planches en culture durant l’été, pour limiter la concurrence des adventices.

Astuce n°10 : miser sur un jardin et un potager économe en eau !

Si la pluviométrie printanière baisse, comme dans nos régions du Sud, il faut revoir l’organisation des semis et repiquages et renoncer à toutes les espèces réclamant beaucoup d’eau : cléome, tabac, tournesol à grosses fleurs… Privilégier les asperges, les carottes ou les pommes de terre, cultures moins gourmandes en eau que les melons ou les tomates. De même, les cultures de mi-saison comme les salades, les épinards ou les pois profitent des pluies du printemps et de l’automne pour un arrosage à moindre coût

Plus question de graines en pleine terre ou de repiquer des plants à racines nues : mieux vaut élever les annuelles en godets ou en mottes. Les périodes de repiquage doivent être avancées pour qu’en mai tout soit en place : fin mars-début avril pour les annuelles ne craignant pas le gel (soucis, centaurées, nielle…) et fin avril pour les autres (rudbeckias, sauges…), en espérant qu’il ne gèle plus trop fort !

Au potager, le principe est le même. Sélectionner les variétés de printemps pour produire tôt, quitte à les protéger. Semer radis et petit pois fin février-début mars, même si la terre n’est pas très réchauffée : après, cela risque d’être trop sec. Mettre en place tous les légumes d’été début mai… alors qu’avant, il était possible de repiquer des tomates début juin !

Lors de la plantation, aérez la terre pour éviter qu’elle ne se tasse autour des racines et pour aider à l’infiltration de l’eau dans le sol vers les racines. 

Planter vivaces, arbustes et rosiers jusqu’en mars, en prenant soin de bien imbiber les mottes avant de les mettre en place. Pailler tout de suite pour profiter de l’humidité. Pour les rosiers et les arbustes les plus exigeants en eau, incorporer de l’argile finement émiettée à la terre de plantation, afin d’y garantir un peu plus de fraîcheur.

On peut aussi organiser ses plantations pour que les plus fragiles soit protégés à l’ombre des plus grands et donc nécessitent moins d’eau. Parmi les végétaux ayant une pousse rapide et procurant beaucoup d’ombre, on retrouve les tomates, les courgettes, les aubergines, le melon ou encore la pastèque. 

La pelouse et le gazon sont très gourmands en eau, surtout à la saison sèche. C’est pourquoi vous pouvez opter pour une pelouse avec du trèfle. Le trèfle est plus rustique et demande moins d’eau que l’herbe. Il faut juste le tondre plus court que le gazon classique. Si l’été est très chaud, vous pouvez choisir de « sacrifier » votre pelouse. Elle va devenir jaune, mais elle repartira à l’automne avec le retour des pluies.

Astuce n°11 : Un binage vaut deux arrosages

 

Le binage est un complément efficace de la pratique de paillage : le passage de la binette (ou du sarcloir) permet d’ameublir la terre sur quelques centimètres : la remontée d’eau par capillarité à la surface du sol, et par conséquent son évaporation, sont ainsi considérablement freinées.

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